"Soi toi-même" mais pas trop quand même ! Se libérer des injonctions : et si vous respiriez enfin à votre rythme ?

Fais plus. Sois meilleur·e. Va plus vite. Sois mince. Sois calme mais dynamique. Sois ambitieux·se mais simple. Sois naturel·le mais sans défaut.

Illustration de Margaux Motin - Facebook

Les injonctions contradictoires du XXIᵉ siècle sont partout. Elles commencent tôt. Parfois dans des phrases toutes faites, parfois dans des silences, des regards, des modèles que l’on absorbe. Elles s’accumulent comme des couches invisibles jusqu’à nous figer. Et très vite, on ne sait plus si ce que l’on désire nous appartient encore.

Le paradoxe de la liberté : penser par soi-même dans un monde qui pense pour nous

Le philosophe Emmanuel Kant posait cette question essentielle : qu’est-ce que les Lumières? 

Sa réponse tient en une formule : c'est apprendre à penser par soi-même, à se libérer de la tutelle d'autrui. Et pourtant, le paradoxe contemporain est là : on valorise l’individualisme tout en imposant des normes sociales de plus en plus subtiles.

Aujourd’hui, être libre n’est pas toujours visible. Car la norme s’est camouflée derrière l’illusion du choix. On vous dit que vous êtes libre d’être qui vous voulez – mais il faut être inspirant·e, bienveillant·e, épanoui·e, productif·ve, authentique et aligné·e… tout le temps.

Ce n’est plus une cage, c’est une injonction à la perfection intérieure.

Hommes, femmes : mêmes chaînes, différentes formes

Si certaines injonctions sont genrées – performance pour les hommes, maîtrise de soi pour les femmes –, le mécanisme est universel. Il pousse chacun·e à entrer dans une case, à se méfier de ce qui déborde, à dissimuler ce qui ne colle pas à l’image attendue.

C’est une pression silencieuse mais constante. Une sorte de fond sonore mental, qui chuchote sans cesse : « tu n’es pas assez… tu es trop... » ou « tu devrais être autrement… »

Et c’est là que commence l’usure.

Reconnaitre la mécanique pour s’en extraire

Quand le corps dit ce que l’esprit n’ose plus

Les injonctions ne pèsent pas que sur nos pensées. Elles s’infiltrent dans le corps. Ce sont ces tensions que vous portez sans y penser, ces épaules trop hautes, cette respiration courte, ce sommeil qui ne repose plus. Le corps parle là où l’esprit a appris à se taire.

Se libérer des injonctions, c’est aussi réapprendre à écouter ses sensations. C’est faire de l’espace dans sa poitrine, retrouver le droit de respirer pleinement. C’est parfois par le souffle, le mouvement, la posture qu’un non peut enfin se dire sans violence.

Les pratiques comme l’hypnose ou la sophrologie permettent d’explorer cette voie de réconciliation silencieuse, là où les mots manquent ou n’osent pas encore.

La première étape vers l’émancipation, c’est la lucidité. Observer ce qui agit en nous comme une voix automatique. Un bon exercice consiste à noter, pendant une journée, toutes les pensées commençant par :

• Il faut que…

• Je dois…

• Je ne peux pas me permettre de…

Et ensuite, se demander : d’où me vient cette idée ? Qui a posé cette exigence ? Est-elle encore utile, juste, ajustée à ma vie actuelle ?

Ce tri intérieur est un acte de souveraineté.

Trois exercices pour s’émanciper doucement

1. Je peux – Nommer mes permissions

Et si, au lieu de vous contraindre, vous vous autorisiez ?

Remplacez les « il faut » et les « je dois » par trois « je peux » chaque jour.

De petites phrases qui ouvrent, au lieu de refermer.

Exemples :

• Je peux ne pas répondre tout de suite.

• Je peux me tromper.

• Je peux dire non sans me justifier.

  
  

👉Cela remet du pouvoir là où il devrait toujours être : dans ta liberté intérieure, pas dans le regard des autres.

2. Je veux – Reconnecter à mes désirs profonds

Prenez le temps d’identifier un désir qui vous appartient vraiment, pas un objectif emprunté.

Exemples :

• Je veux marcher le matin parce que ça m’apaise.

• Je veux ralentir le soir pour écouter mon rythme.

  
  

👉C’est réhabiliter votre boussole intérieure.

3. Je choisis – Reprendre le pouvoir sur mes gestes quotidiens

Nos journées sont tissées d’automatismes : dire oui trop vite, sourire par politesse, répondre sans réfléchir.

Et si vous transformiez ces réflexes en véritables décisions ?

Chaque choix conscient est une façon de reprendre votre place dans le présent.

Exemples :

• Je choisis de garder le silence quand tout le monde parle.

• Je choisis de terminer ma journée même si tout n’est pas parfait.

• Je choisis de prendre le temps avant de répondre

• Je choisis de ne pas remplir chaque minute de ma journée.

  
  

👉Cela permet de transformer un réflexe en décision, c’est poser un acte d’émancipation.

Et si l’émancipation était aussi un geste collectif ?

Sortir des injonctions n’est pas un caprice. C’est un geste de santé, mais aussi de lien. Car plus nous osons être vrai·es, plus nous offrons aux autres la permission d’en faire autant. Votre liberté intérieure a des répercussions sociales. Elle crée un climat plus tolérant, plus nuancé, plus vivant.

Refuser la perfection, c’est aussi alléger les autres.

Vers une liberté incarnée, pas idéalisée

Se libérer des injonctions, ce n’est pas devenir une personne qui n’en a plus aucune. C’est apprendre à faire le tri, à choisir consciemment ce que l’on garde et ce que l’on laisse. C’est se rencontrer au-delà du costume, c’est retrouver son poids intérieur juste.

Et si, au fond, la vraie réussite, c’était de pouvoir être soi, même un peu, même parfois, sans demander la permission ?

Je vous accompagne à Genève dans cette démarche de réappropriation : de votre rythme, de votre voix, de votre espace.

Et si aujourd’hui, vous posiez ce simple choix intérieur :

Je ne suis pas tenue d’être parfaite pour être digne d’écoute, d’amour et de paix.

Martine Rodriguez-Vial – Hypnose et sophrologie à Genève

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"Soi toi-même" mais pas trop quand même ! Se libérer des injonctions : et si vous respiriez enfin à votre rythme ?